Les familles de Tunisiens dans les foyers de tension protestent
Des dizaines de parents de Tunisiens bloqués dans des foyers de tension, affiliés à l'Association de sauvetage des Tunisiens bloqués à l'étranger, ont observé, mardi, devant le pôle judiciaire antiterroriste, un mouvement de protestation pour revendiquer le retour de leurs proches et de leurs familles au pays et pour appeler les magistrats à accélérer l'examen du dossier relatif aux "réseaux d'envoi de jeunes tunisiens dans des zones de conflit".
Le président de l'association de sauvetage des Tunisiens bloqués à l'étranger, Mohamed Ikbal Ben Rejab, a déclaré, à cette occasion, à la TAP, que 22 enfants et 11 femmes sont bloqués en Libye et attendent depuis 5 mois leur rapatriement en Tunisie en plus de 150 enfants et des dizaines voire des centaines de femmes bloqués en Syrie et vivant dans des conditions précaires.
Il a souligné la nécessité de juger les personnes impliquées dans les réseaux d'envoi dans les foyers de tension conformément aux dispositions du droit tunisien et international, ajoutant que le vrai danger consiste à laisser ces enfants vivre dans des zones de conflit dans des conditions inhumaines et nourris d'idées extrémistes qui les transformeront en terroristes, d'où l'impératif, a-t-il dit, d'accélérer leur retour et leur réhabilitation.
L'association avait adressé aux juges un communiqué conjoint avec le Croissant vert tunisien pour les exhorter à accélérer l'examen des dossiers de rapatriement et dans lequel ils ont appelé le président de la République, à créer une commission spécialisée composée de sécuritaires, de militaires et de juges pour se rendre en Libye, en Syrie, en Irak et en Italie afin de s'enquérir de la situation des Tunisiens bloqués dans ces pays.
A rappeler qu'une enquête judiciaire vient d'être ouverte à l’encontre de plusieurs personnes dont des personnalités politiques et d’anciens cadres sécuritaires dans le cadre de l’affaire de l’envoi de jihadistes tunisiens aux foyers de tensions.
L’affaire a débuté à la suite d'une plainte déposée par l’ancienne députée, Fatma Mseddi, auprès du tribunal militaire en décembre 2021.